Compte rendu presse du débat d'orientation budgétaire
« Si la maladie m'a fait tomber les cheveux, là, à l'écoute de votre débat d'orientation budgétaire, ce sont les bras qui m'en tombent ! » Ces mots sont d'Alain Coillot, après la présentation des orientations budgétaires 2012, hier soir, lors du conseil municipal. S'il lutte actuellement contre la maladie, l'ancien maire, chef de l'opposition, n'a pas perdu son verbe. Il s'est livré à une attaque contre l'évolution des dépenses de fonctionnement sous l'ère Arnaud. Une charge à l'adresse de Jean-Claude Herluison, récemment nommé aux finances, qui venait de présenter les grandes lignes du prochain budget. « Je m'attendais, avec le changement d'adjoint aux finances, à une révolution de la politique financière de la Ville. Je suis déçu, M. Herluison. Vous nous sortez le même papier collé (sic) que d'habitude, simplement mis à jour des chiffres 2011. […] Vous poursuivez avec la même folie dépensière », insiste Alain Coillot pour déstabiliser sa cible.
Il attaque, puis s'en va…
D'abord surpris par l'offensive, Jean-Claude Herluison s'offusque. Et tente de se défendre. Mais l'opposant parle plus fort. Jean-Jacques Arnaud vient à la rescousse. « Vous êtes complètement dans l'erreur », rétorque le maire après une remarque de son prédécesseur sur l'endettement public provoqué par les collectivités locales. Alain Coillot répond. Puis il n'écoute plus. Il s'en va même peu après.
« Il fait une confusion entre les chiffres 2011 et les orientations budgétaires 2012 », nous dira Jean-Claude Herluison à l'issue de la séance. Le nouveau maire adjoint aux finances devra s'habituer aux attaques du chef de l'opposition, passé maître dans l'art de la déstabilisation. Les débats saviniens à venir s'annoncent chauds.
Cette fois, il n'y a pas eu de saynète khroutchevienne de la part d'Alain Coillot lors du conseil municipal de Sainte-Savine. Il y a quand même eu quelques échanges, parfois assez vifs, entre l'opposition et la majorité, le plus important ayant lieu lors du débat d'orientation budgétaire. À la suite de la présentation de Jean-Claude Herluison, nouvel adjoint aux finances de Jean-Jacques Arnaud, Alain Coillot, conseiller municipal d'opposition a attaqué bille en tête, affirmant ne voir dans cette présentation « aucun signe d'une volonté de prendre de bonnes dispositions pour redresser une situation qui nous conduit droit dans le mur ». Selon lui, Sainte-Savine a augmenté ses frais de fonctionnement de 28 % en six ans, alors que sur la même période, « les recettes n'augmentaient que de 21 % ». Rappelant au passage la suppression des courts de tennis couverts (notre édition du 11 décembre), il évoquait la situation de l'épargne de la Ville, « tombée de 14,6 % en 2005 à à peine 10 % en 2011. Depuis 2009, » continuait-il, « vous êtes continuellement obligé de faire appel à l'emprunt pour financer vos faibles investissements. » Pour Jean-Jacques Arnaud, cependant, « on s'éloigne de plus en plus du mur. » Alain Coillot n'étant plus présent lors des questions diverses, c'est Karl Dhulst qui s'est chargé d'interpeller la majorité sur la municipalisation de la Maison pour tous, et sur les chiffres de la dette de Sainte-Savine. Alors que pour l'opposition, cette municipalisation creuse un peu plus le déficit de la Ville, pour Jean-Claude Herluison, « le transfert de la MPT à la Ville se traduit par une opération positive estimée à 30 000 euros. » Quant à la dette, son encours au 31 décembre 2011 est d'environ 5,4 millions d'euros, soit une évolution de 47 % par rapport à 2008. En 2013, si la totalité des investissements est réalisée, cet encours s'élèvera à 7 millions d'euros. Par habitant, cet encours sera alors de 666 euros, moins que la moyenne nationale, qui s'élève à 950 euros par habitant. Pour Jean-Jacques Arnaud, « nous maîtrisons la situation. »
Les collectivités locales et la dette publique
Alain Coillot a soutenu, lors du conseil, que la municipalité actuelle faisait « partie de ces municipalités qui n'ont cessé de dépenser toujours plus et qui ont conduit, non seulement Sainte-Savine, mais le pays à la ruine. » Aujourd'hui, la dette publique de la France s'élève à un peu plus de 1 700 milliards d'euros. Dans cette dette, la part des collectivités locales s'élève à peu près à 156 milliards d'euros, soit moins de 10 % (mais plus que les 3 % évoqués par Jean-Jacques Arnaud). Cependant, il faut noter que cette dette des collectivités locales a augmenté de plus de 41 % entre 2004 et 2011, et que 12 des 156 milliards qu'elles doivent sont des emprunts toxiques sur produits structurés. Sur la même période, la dette publique a augmenté de plus de 57 %, passant de 1 079 milliards à 1 700 milliards. Il est donc difficile de dire que ce sont les collectivités locales qui conduisent le pays à la ruine, même si elles pèsent chaque année 20 % du déficit de l'État.