Sainte Savine fait l'actualité politique (II)

Publié le par l'UNION SAVINIENNE

Suite de l'article paru dans l'Est Eclair, celui de Libération champgne.

Non seulement ça chauffe (ATTENTION CA CHAUFFE!) , maintenant ça explose!

  

Jean-Marc Massin : le clash avec la majorité !

  

Excédé par l'exercice solitaire du pouvoir par le maire Jean-Jacques Arnaud, le conseiller municipal écologiste Jean-Marc Massin quitte la majorité municipale

« Je quitte l'équipe de la majorité municipale mais en revanche, je demeure conseiller municipal, mais dans l'intérêt des Saviniens, car j'ai encore des choses à défendre ». L'amertume et la colère se lisent sur le visage de Jean-Marc Massin, 50 ans. Mais ce coup d'éclat du conseiller général écologiste du canton de Sainte-Savine, les observateurs attentifs de la vie locale le pressentaient. Eu égard aux derniers événements qui ont opposé le maire, Jean-Jacques Arnaud à Alain Coillot, le chef de file de l'opposition, mais aussi parce que ce départ constitue le point d'orgue d'une vie politique jalonnée de « coups bas et de couleuvres à avaler ».
Tout a commencé en 2002 à partir du moment où le premier magistrat savinien a refusé de mettre en place un programme d'action municipale.

« Des réactions verbales brutales »
À l'époque, Jean-Marc Massin occupait le poste d'adjoint à la sécurité et à la vie des quartiers. « Quand on n'a pas de PAM, on ne sait pas où l'on va. Nous avons été plusieurs à l'alerter, mais sans succès, car il avait déjà mis son empreinte sur le groupe et ses réactions verbales étaient plutôt brutales à l'égard de ceux qui ne pensaient pas comme lui. Cela ne m'a pas empêché de poursuivre la mission qui m'avais été confiée, en l'occurrence la mise en œuvre du Contrat local de sécurité, l'organisation des réunions de quartiers, avec toutes les difficultés inhérentes quand un maire vous dit que la démocratie a ses limites ».
Tant bien que mal, conscient aussi d'être sur le fil du rasoir, Jean-Marc Massin assure avoir a assumé ses fonctions « avec tout l'investissement nécessaire» jusqu'en 2008. « Dès l'entame du second mandat, j'ai été rétrogradé au poste de délégué à la sécurité pour des motifs spécieux ».
Trois mois plus tard, ne supportant plus les « interventions intempestives » du maire, il a rendu son tablier de délégué pour ne devenir que simple conseiller municipal. « Je ne supportais plus les injonctions résultant du pouvoir unique du maire alors que la gestion de la police municipale, par exemple, doit répondre à des règles qu'on définit ensemble, pas de façon unilatérale ».

 « Le budget de la maison pour tous a doublé »

Pendant deux ans, l'élu savinien a retroussé ses manches pour se concentrer sur les dossiers de l'eau potable, du plan climat, de la piste cyclable au sein de la commission développement durable. Mais il a également tiré la sonnette d'alarme sur des sujets délicats, à l'image du budget de la Maison pour tous qui se situait aux alentours de 1,2 million d'euros, le projet de piste cyclable et l'augmentation des impôts. « Je suis parti un an dans les Ardennes pour des raisons professionnelles mais avec ces inquiétudes bien en tête. Et à mon retour, j'ai constaté avec effarement que le budget de la Maison pour tous avait doublé, que la piste cyclable était restée au stade de projet et que les finances de la Ville n'étaient pas au beau fixe. L'analyse des comptes administratifs de 2009 et 2010 a confirmé mes craintes. Les finances de la ville sont dans le rouge ».
Les inquiétudes de Jean-Marc Massin semblaient en tout cas légitimes si l'on en juge par les dissensions apparues en juin dernier au sein même de l'équipe de Jean-Jacques Arnaud. Le maire a reçu en effet une lettre de sept de ses adjoints et de six conseillers municipaux délégués, las de sa gestion autoritaire, du manque de concertation sur les dossiers et des finances qui se dégradent. « Des choses que j'ai dénoncées de mon côté à l'époque, en parlant de dysfonctionnement et d'exercice solitaire du pouvoir par le maire, mais pour lesquelles je n'ai pas été épaulé », déplore Jean-Marc Massin, qui a refusé dès lors de signer la pétition contre le premier magistrat.
L'élu s'illustre néanmoins quelques mois plus tard, en septembre, en quittant la séance du conseil municipal, pour manifester sa désapprobation « face à une majorité qui ne répond pas sur le fond aux questions de l'opposition ».
La dégradation des relations entre la municipalité et l'opposition atteint son paroxysme le 7 novembre lors d'une séance homérique où Alain Coillot, excédé par les réponses du premier magistrat à ses questions écrites, a frappé la table avec sa chaussure.

« Je n'ai pas été instrumentalisé »

Quelques jours plus tard, Jean-Marc Massin est sollicité par Alain Coillot pour jouer le rôle de médiateur. L'élu écologiste se défend d'avoir été instrumentalisé par l'opposition : « Sur le fond, j'étais d'accord avec Alain Coillot. Sur de nombreux dossiers, le maire n'a pas été clair. C'est l'exemple du statut de l'ancien secrétaire général. La plupart des conseillers ne savaient pas que le CNFPT avait demandé à la mairie de payer ses salaires. C'est l'exemple aussi du programme des travaux de voirie. C'est à juste titre qu'Alain Coillot réclame un programme pluriannuel. Pour autant, il ne s'agissait par d'un ralliement à la politique de l'ancien maire ».
Le refus de Jean-Jacques Arnaud de recourir à ses services et ses doutes quant à sa neutralité, ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : « C'est véritablement une attitude méprisante à mon égard. Depuis le début du mandat j'ai enduré des tas de chose, mais là, trop c'est trop ! ». À ceux qui seraient tentés de faire de la récupération, Jean-Marc Massin est clair : « Je ne roule ni pour Alain Coillot, ni pour les élus dissidents de la majorité municipale. Je m'exprimerai en fonction de mes valeurs et notamment la démocratie. L'urgence aujourd'hui, c'est la rigueur financière et le développement durable ». Pour les prochaines municipales, Jean-Marc Massin rêve d'une « alliance arc-en-ciel sans les extrêmes ». Et s'il doit se positionner en faveur de l'un ou de l'autre, ce ne sera pas un blanc-seing : « Je n'apporterai pas ma caution à qui que ce soit, sans contrepartie. Cela se fera sous condition ».

Publié dans LA VIE DE L'OPPOSITION

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